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Parasite de Bong Joon-ho va ressortir en salles en noir et blanc

Parasite de Bong Joon-ho va ressortir en salles en noir et blanc

Marin Woisard

Le thriller social de Bong Joon-ho va ressortir en salles le 19 février dans une version noir et blanc. Une seconde version de six heures, qui laissera plus de places à certains éléments de l’intrigue écartés du montage final, devrait voir le jour en mini-série sur HBO.

Palme d’Or la plus vue en France depuis 15 ans, Parasite a déchaîné les passions. Avec 1,7 million de spectateurs venus voir sa version originale en couleur, c’est un carton plein pour le cinéaste sud-coréen qui est resté plus de 20 semaines à l’affiche dans notre bel hexagone. Cocorico de cinéphile. Pour autant sa carrière est loin d’être terminée, puisqu’une nouvelle version intitulée Parasite, the Black and White Version devrait sortir en salles le 19 février. Revue et étalonnée sous la supervision directe de Bong Joon-ho et son directeur de la photographie Hong Kyung-pyo, cette déclinaison sera entièrement dédiée aux clairs-obscurs inspirés par ses mentors Henri-Georges Clouzot, Joseph Losey et Alfred Hitchcock. Le teasing est d’enfer pour les fans du coréen corrosif (le « coréesif » pour les intimes).

Une seconde version « tranchante comme une lame »

À tous ceux qui se méfient d’un plan marketing foireux pour grappiller quelques entrées, la version a été imaginée au printemps 2019 dans la foulée du montage original, soit bien avant tout succès commercial. Aux autres qui connaissent son curriculum vitae sur le bout des doigts, on n’a pas oublié son coup d'(art et) essai avec la version noir et blanc de Mother en 2009. Parasite, the Black and White Version vient autant du cœur que d’une salle de montage. C’est d’ailleurs Bong Joon-ho qui en parle le mieux : « Je trouve fascinant de voir comment l’expérience de visionnage sera modifiée pour le public qui découvrira le film dans cette version. […] La première fois que je l’ai vue, le film ressemblait presque à une fable, et j’avais l’étrange sensation de regarder une histoire d’une autre époque. La seconde fois, le film m’a paru beaucoup plus réaliste, tranchant comme une lame ». On valide quand le réalisateur affûte ses armes pour nous tirer des larmes.

Dans la famille « Tous Gris », je demande le père

Actuellement en plein lobbying pour les Oscars, Parasite concoure dans six catégories dont la récompense suprême du Meilleur Film, notamment face à la rude concurrence de 1917 et Joker. Rendez-vous est pris dimanche soir pour scruter le palmarès en provenance du Dolby Theater. Une fois la course aux statuettes dorées terminée, le site Deadline a révélé que son réalisateur plancherait sur l’adaptation de Parasite en mini-série, soit en mars. Tournée en anglais, Bong Joon-Ho y sera producteur exécutif aux côtés du réalisateur américain Adam McKay, à qui l’on doit récemment Vice avec Christian Bale. Le coréen a dressé une comparaison avec les deux versions de Fanny et Alexandre (1982) d’Ingmar Bergman. L’une durait trois heures pour le cinéma, tandis que l’autre était splittée en quatre épisodes d’un total de cinq heures pour la télévision.

Une mini-série en langue anglaise sur HBO

Comme tout créateur frustré par le format cinéma, Bong Joon-Ho a expliqué vouloir s’attarder sur des détails éludés : « Avec le cinéma, vous êtes limités à une durée de deux heures. Mais il y a tellement d’histoires auxquelles j’ai pensé qui peuvent se passer entre les séquences que vous voyez dans le film, et quelques histoires de fond pour chaque personnage. Je voulais vraiment explorer ces idées librement avec un film de cinq ou six heures ». Et pour parfaire son argumentation, il a notamment déclaré à The Wrap : « Par exemple, lorsque la première femme de ménage Mun Gwang (Lee Jung Eun) revient tard dans la nuit, quelque chose lui est arrivé au visage. Même son mari lui a demandé d’où il venait, mais elle n’a jamais répondu. Je sais pourquoi elle avait des bleus sur le visage. J’ai une histoire pour ça ; et en plus de cela, pourquoi connaît-elle l’existence de ce bunker ? ». On n’a pas fini d’entendre parler de Parasite.

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