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Miel de Montagne : « J’ai longtemps idéalisé l’amour »

Miel de Montagne : « J’ai longtemps idéalisé l’amour »

Marthe Rousseau

Miel de Montagne a enflammé le festival Pete the Monkey, le 15 juillet, à Saint-Aubin-sur- Mer, Normandie. Nous l’avons rencontré quelques heures avant son passage sur scène. L’occasion de revenir avec lui sur la genèse de son deuxième album Tout autour de nous.

En quelques années, les paroles minimalistes et atypiques de Miel de Montagne ont marqué l’esprit du public, venu en nombre à Pete the Monkey pour entonner ses titres phares. De Pourquoi pas (« Toi, Quand je t’ai vue, J’me suis dit pourquoi pas, Vivre tout nu ») à Calvin (« Et tout s’arrête sur ma planète, Pourquoi tout le monde danse sans moi »), on se délecte du ton enfantin et faussement premier degré de Miel de Montagne.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le chanteur a su ambiancer la foule. L’ancien DJ, habitué des clubs parisiens, a conservé sa fibre de showman, se laissant porter par la foule, de mains en mains. Pour son concert, il a choisi de se dévoiler, littéralement. Affublé d’une robe de princesse bleu clair, guitare électrique autour du cou, il a fait danser les festivaliers, avant de l’enlever et de finir… En caleçon. Une invitation à la décomplexion assez libératrice.

Une rencontre surprise avec Philippe Katerine

Pourtant, être à l’aise en public, notamment face aux médias, n’a pas été évident à ses débuts. « Mais aujourd’hui, j’ai décidé de rester Milan, et tant pis si ça ne plaît pas, partage-t-il. Le morceau avec Philippe Katerine a été une bonne thérapie pour y arriver : car Philippe reste le maître d’être soi-même ». Une collaboration entre les deux artistes d’une efficacité redoutable : « Je cherchais un featuring pour mon morceau C’est dur que j’avais fini d’écrire. Ma manageuse m’a proposé, sur le ton de la blague, de le faire avec Philippe Katherine, que je n’avais encore jamais rencontré. Et là, je sors dans la rue, près de la Place de la République, à Paris, et je l’aperçois près d’un kiosque à journaux. Il me reconnaît, et il accepte de rapper dessus. En 48 heures, le titre était en boîte. » En résulte un morceau introspectif, dans lequel Milan se demande s’il ne doit pas se faire passer pour quelqu’un d’autre, afin d’être aimé.

Le syndrome de Peter Pan

Des questionnements le traversent au moment d’enregistrer son second album, en plein confinement. Miel de Montagne se sert de cette période plus « posée » et « mélancolique » pour écrire, aidé de son père, Marcel Kanche, parolier. « Je trouve les refrains assez instinctivement mais lui a de la bouteille ! Il sait utiliser les bons mots », estime Milan.

C’est dans un esprit contemplatif, assis dans son jardin, qu’il compose par exemple le titre éponyme Tout autour de nous, très aérien. Il y décrit les feuilles qui volent, les étoiles qui filent, et les herbes folles. Dans ce second album, Miel de Montagne joue aussi sur le syndrome de Peter Pan, angoissé à l’idée d’intégrer un monde d’adulte. Idée que l’on retrouve dans Trop vite (« Pourquoi j’suis lent, Dis-moi, maman?, Comment j’vais faire, Quand je serai grand? ») ou bien dans Laissez-moi rêver.

Mais le confinement n’a en rien fait perdre l’innocence de Miel de Montagne que l’on retrouve avec délectation, ni sa boussole, à savoir : l’amour ! « J’ai idéalisé l’amour pendant très longtemps, en partie parce que je suis resté célibataire. J’en faisais tout un truc », raconte-t-il. Aujourd’hui, l’amour l’inspire toujours autant, mais son regard a évolué. « Je me rends compte que c’est peut-être davantage l’amitié qui me fait parler d’amour. Car il peut y avoir de l’amour (ndlr, au sens large) dans toutes les relations humaines. Tu te découvres à travers les autres et c’est ça qui est jouissif. Tu peux même vivre un fort moment d’amour, avec un barman, en buvant des shots », médite-t-il, très sérieux. N’empêche qu’écouter son album, c’est planer, avoir envie de danser, et espérer, comme le titre Tomber sur toi, ne plus avoir « peur du vide ».

« Je n’ai jamais autant aimé faire la teuf qu’après le Covid »

Plus d’un an après la sortie de son dernier album, Miel de Montagne puise désormais dans l’énergie du live pour nourrir ses projets futurs. « Je n’ai jamais autant kiffé faire la fête qu’après le Covid. Ça m’a bien fait perdre des points de vie cette affaire », plaisante-t-il, avec son habituelle nonchalance. Il nous invite par exemple à se trémousser sur son dernier titre pêchu Le Summerlove, basé sur une déception amoureuse. « Je me suis fait re-vicos » confie-t-il.

Bonne nouvelle, c’est déjà de l’histoire ancienne ! En attendant qu’il regagne son studio d’enregistrement situé dans un village des Deux-Sèvres, où il habite et compose ses morceaux, vous pouvez (re)découvrir son travail de DJ sous le pseudo de Tell, qui cumule des millions d’écoute sur Spotify. Un passé avec lequel il renoue, pour sortir, de temps à autre, de nouveaux sons. « De toute façon, c’est de la musique, ça se partage », conclut-il, tout simplement.

Écouter Tout autour de nous sur Spotify.

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