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Édouard Jacquelin, un regard neuf sur la ville

Édouard Jacquelin, un regard neuf sur la ville

Marin Woisard

Repéré sur Instagram, Édouard Jacquelin magnifie un Paris de verre et de béton sur son compte « Aesymptotic ».

Suivant les lignes claires des buildings, Édouard Jacquelin nous emporte dans un Paris immaculé, de verre et de béton. Directeur artistique chez Buzzman, il nous fait découvrir la ville et sa périphérie de son side-project Instagram. Baptisé « Aesymptotic », il magnifie des détails architecturaux au sein de la profusion citadine. Un appel à la contemplation urbaine.

Quand courir après le temps devient un sport local, s’attarder est un luxe, s’émerveiller une lubie. Avec la photographie comme vecteur, Édouard nous révèle notre environnement « Je m’efforce de trouver du beau et de la construction graphique un peu partout. C’est pas vraiment ce qu’on regarde qui compte mais comment on le regarde ». Il s’attarde sur des sujets mal-aimés : stations-service, containers, docks… D’un cliché, il leur confère couleurs et éclat. D’un regard, notre environnement retrouve sa splendeur.
  

Édouard Jacquelin : L’immuable en constante mutation me passionne. Paris est Paris, tous les jours, des milliers de touristes foulent le pavé à la recherche de l’identité, du charme de la ville pendant qu’on se presse dans le métro pour aller bosser. Ça c’est l’immuable.

É. À côté de ça, tu peux aller bosser un matin, lever les yeux et te dire que la vue que tu as tous les matins a changé parce que des immeubles ont poussé pendant que tu courais. Plutôt que de râler contre le bruit du marteau-piqueur des chantiers, j’ai décidé de le suivre. En fait, “urbain” veut dire qui appartient à la ville. Et la ville, c’est nous. Elle est ce qu’elle est, c’est comment on la voit qui fait qu’on s’y sent bien ou pas, faut se l’approprier.

É. Le style haussmannien reste magnifique, c’est délirant ce que cet homme a fait pour cette ville. Je me demande si Facebook avait existé à cette époque, s’il se serait fait trashtalk comme Hidalgo.

É. La création est pour moi un exutoire. D’abord parce que je suis solitaire, et que ça me permet de me retrouver tout seul. Ensuite parce que dans mon day job, j’ai plusieurs boss au dessus. C’est autant de barrières à franchir pour aboutir à quelque chose, sans compter le client final. C’est très frustrant. Avec le projet Aesymptotic, je peux faire ce que je veux, quand je veux et surtout COMMENT JE VEUX. Quel bonheur !

É. Je ne sais pas si j’ai développé un œil, mais en tout cas j’ai développé un regard. Je ne regarde plus ce qui m’entoure de la même façon depuis que je fais ça. Je m’efforce de trouver du beau et de la construction graphique un peu partout. C’est pas vraiment ce qu’on regarde qui compte mais comment on le regarde. Quand je fais une photo je me dis toujours : « J’ai envie qu’on le voit comme ça ».

É. Si je devais suivre seulement 3 comptes Insta… Pas simple vu le nombre de personnes qui tuent. Mais je dirais : @minimalzine
@romainkremer – le creative director de la marque Camper. Je trouve son oeil hyper graphique et surtout très couillu pour une marque.
@lifeistexture – c’est un compte à la Monk, presque que de la texture triée par couleurs. Ça fait du bien aux yeux.

É. Si je devais partir shooter une ville… Ce serait Shanghaï (pour le bordel), NYC (pour la hauteur), Chicago (pour la brutalité), des villes japonaises (pour le minimalisme). Je choisirais au dernier moment en fonction de l’humeur. Aujourd’hui, ça serait plutôt Shanghaï. Juste pour le challenge d’arriver à faire du minimalisme et d’apaiser la ville un peu.

Merci Arty Paris !

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