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Interview : Stéfi Celma, du chant à l’écran et vice versa

Interview : Stéfi Celma, du chant à l’écran et vice versa

Sidney Cadot-Sambosi

Étoile montante du cinéma français, Stéfi Celma se consacre à nouveau pleinement au chant et à la musique. Avant que le grand public ne la découvre comme Sofia de la série Dix pour cent, Stéfi Celma se destine à la musique. Elle a appris le piano au Conservatoire et s’est formée seule à la guitare avant d’entamer une carrière de comédienne.

Duveteux, envoûtant et solaire : En obliques, le nouvel EP de Stéfi Celma est attendu pour l’automne prochain. Son single Tabou, sorti le 3 juin, a le mérite de franchir les frontières musicales avec une agilité propre aux éléments transversaux. Le rythme et la chaleur des territoires métissés coulent de source dans ce morceau enregistré d’abord à Bruxelles puis à Kinshasa et finalisé à Montpellier.

Multi-instrumentiste, à la fois guitariste, chanteuse, compositrice, et autrice, Stéfi Celma trace sa route en dehors des sentiers battus. C’est avec le réalisateur belgo-congolais, Imani Assumani, qu’elle crée en 2020 le label Moyo Productions, qui signifie « le cœur » en swahili, afin de créer des objets musicaux selon leurs propres exigences.

Ses inspirations ? Michel Berger, Compay Segundo, Cesária Évora, Lhasa de Sela, Ibeyi ou encore Maurane. Tabou, où l’on entend des mélodies cap-verdiennes, de la bossa nova, du folk, de la chanson française, nous parle de ce qui est difficile à dire et pourtant serait si doux à entendre.

Sidney : Quel est le premier souvenir musical qui te vient à l’esprit ? 

Stéfi Celma : Mes parents étaient très mélomanes. J’ai un souvenir assez précis des concerts de gospel, ces chants collectifs, ces harmonies et aussi ce côté spirituel très fort. Oui, je dirais que c’est mon premier vrai souvenir musical.

S. : Dix pour cent a été un moment important de ta carrière. Comment cette expérience a-t-elle transformée tes envies pour le futur, et ton retour à la musique ?

S.C. : Dix Pour Cent a vraiment changé ma vie. L’accueil du public a été incroyable et la diffusion de la série sur Netflix a permis une visibilité internationale. Depuis je reçois des scénarii qui viennent d’ailleurs, comme d’Italie, des États-Unis, d’Allemagne… La musique a toujours été ma première passion. D’ailleurs, au casting pour le rôle de Sofia, j’étais arrivée avec ma guitare car c’était un 21 juin et je jouais pour la Fête de la musique le soir même. Cédric Klapisch m’a demandé de jouer un morceau et c’est comme ça que Sofia est devenue musicienne. Le rôle a été un peu réécrit pour intégrer cette dimension qui fait partie de moi. C’est ce qui a attisé la curiosité de l’industrie musicale. Mais si on peut avoir la sensation que je suis d’abord et avant tout comédienne, ce n’est qu’une sensation car je fais de la musique depuis mon plus jeune âge et c’est par là que j’ai commencé.

S. : Peux-tu nous parler de tes deux derniers projets qui sortiront très prochainement au cinéma en France, une comédie et un drame : Les Volets verts de Jean Becker et Champagne ! de Nicolas Vanier ?

S.C. : Ces deux projets sont de vraies aventures. Tout d’abord, c’est un immense honneur d’être dirigée par ce grand monsieur qu’est Jean Becker. J’en profite pour remercier Dominique Besnehard qui a pensé à moi pour le rôle et m’a permis de le rencontrer. Je me suis laissée saisir par l’émotion de ce projet, une histoire très poétique et très forte, adaptée du roman homonyme de Georges Simenon, publié en 1950. C’est une vraie belle opportunité qui m’a été offerte, et c’est aussi un vrai apprentissage.

 

Champagne ! est une douce comédie sur l’amitié, sur les avantages de celles qui sont belles et longues, mais aussi sur les troubles qu’elles peuvent charrier. Ce tournage a aussi été l’occasion de découvrir le travail des viticulteurs, et de ces métiers de passion qui se révèlent finalement être proches des métiers artistiques. J’ai eu la chance de partager cette belle aventure avec une joyeuse bande d’artistes.

« Au casting pour le rôle de Sofia, j’étais arrivée avec ma guitare car c’était un 21 juin et je jouais pour la Fête de la musique le soir même. Cédric Klapisch m’a demandé de jouer un morceau et c’est comme ça que Sofia est devenue musicienne. Le rôle a été un peu réécrit pour intégrer cette dimension qui fait partie de moi. » © Elisa Baudoin
S. : Quelles ont été tes influences pour ce nouvel EP En Obliques dont le single Tabou est pour le moins envoûtant ? Et pourquoi ce titre En Obliques ?

S.C. : Je suis bercée par les influences latines et afro. J’ai beaucoup écouté la bossa nova, João Gilberto, Elis Regina, les classiques de la musique brésilienne et de la chanson française. J’écoute beaucoup de musiques aux influences multiples, surtout ensoleillées, de la musique cap-verdienne en passant par Bernard Lavilliers et Lhasa de Sela, qui a été une influence très importante.

 

En obliques, ce titre reflète un désir de proposer quelque chose d’authentique de sincère, un objet qui me ressemble plus. Je voulais mettre de côté les personnages et tout ce dont derrière quoi je peux me cacher. J’avais besoin et envie de me présenter telle que je suis tout simplement.

 

J’ai reçu tant d’amour du public que j’ai sentie l’envie de donner quelque chose qui vienne du cœur. C’est pourquoi, j’ai créer mon label Moyo Productions en 2020 avec Imani Assumani. Je voulais faire quelque chose qui ne soit pas dans des cases logiques. À travers cet outil, je veux créer une dynamique d’échanges artistiques. Avec Imani et tous les autres, on s’apporte mutuellement et on réalise nos idées, nos envies propres.

S. : Je termine par la question signature chez Arty : quelle est ta définition d’un.e artiste ?

S.C. : Je dirais que c’est quelqu’un qui arrive à mettre son cœur sur la table et à exprimer ses émotions grâce à son art.

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