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Voici comment Cabourg Mon Amour a vaincu le mauvais temps avec Myd et Magenta

Voici comment Cabourg Mon Amour a vaincu le mauvais temps avec Myd et Magenta

Marin Woisard
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Du 24 au 26 juin, le festival Cabourg Mon Amour a réchauffé le Calvados entre deux bruines normandes grâce à Myd, Magenta, Liv Del Estal, Poupie, Charlotte Fever, ou encore Kids Return.

Ça y est, les retrouvailles. Après deux années d’interruption, faute à une crise sanitaire passée entre-temps par là, Cabourg Mon Amour retrouve son port d’attache à Cap Cabourg ce vendredi 24 juin. Les pieds dans le sable mais avec une météo capricieuse, le premier jour des festivités semble faire grise mine. Mais on est loin, très loin, de se laisser abattre grâce aux artistes prêts à en découdre avec le mauvais temps.

Sur la scène club amour, la révélation ensorcelante Miki pour son premier concert, cheveux dans le vent et synthés virevoltants. Puis face à la mer sur la grande scène, la communicative Liv Del Estal déroule le répertoire de son mini-album Encore, avec une assurance vocale et scénique assénée titre après titre, encore et encore. Mais surtout, Yoa, dont on avait réalisé l’une des premières interviews, marque durablement les esprits avec sa bedroom pop assurée et sensuelle.

Aux grosses bruines, les grands moyens. On part s’acheter un sweat-shirt au stand de merch’, arborant le logo de Cabourg Mon Amour et le trait de Jean-Charles de Castelbajac, figure parisienne arty qui s’associe au festival le temps d’une édition. On connaît la devise : après la pluie, le beau temps. En Normandie plus que n’importe où ailleurs, cela peut vite prendre son sens.

Liv del Estal se prépare à la montée des eaux sur la digue de Cap Cabourg © Sabrina Monclair

Plus belle la plage

Samedi 25 juin, un vent de terre disperse les nuages. Soleil timide pour liesse visible, Cabourg Mon Amour peut officiellement prendre son envol. À la reprise des hostilités, les Kids Return ensoleillent la grande scène avec Clément Savoye aux synthés/voix et Adrien Rozé à la guitare/voix, dans un savant mélange d’électronica et de folk croisant ce que les années 70 et 2000 ont de mieux à proposer. Leur single Orange Mountains donne envie de prendre son ticket pour les grands espaces. Ça tombe bien, la Manche s’offre à eux.

L’éclaircie se maintient avec la révélation scénique de ces derniers mois, Zaho de Sagazan, nazairienne de 22 ans qui compte déjà comme faits d’armes un Olympia aux côtés d’Hervé et un Trianon avec Mansfield.TYA. Une électro pointue servie par des paroles hypnotiques qui prennent toute leur dimension sur scène, comme si le lyricisme belge de Brel croisait le fer avec les boucles électro de producteurs French Touch, toutes proportions gardées. Un sérieux espoir de la chanson française que l’on attend de voir fleurir.

Après un copieux dîner dans l’espace fooding, où l’on a l’embarras du choix entre le kebab Magic Beau Gosse popularisé par Orelsan, le savoureux Burger & Connect et les sandwiches de qualité de Babek, retour sur la plage tandis que le soleil vient de fondre au-dessus de la mer. Rendez-vous pour le concert le plus attendu du samedi : Magenta. Connus comme les loups blancs, les anciens Fauve nous assènent la claque live du festival. Anonymat scénique, puissance de feu et tunnel de paroles, leurs singles Long Feu, Boum Bap ou encore Assez ? visent juste et fort. Nous voilà rassasiés.

Dites le avec des fleurs, et le soleil reviendra © Sabrina Monclair

Remue-ménage dominical

Dimanche 26 juin. On file sans rechigner se réchauffer devant Charlotte Fever. Les spécialistes du nu artistique font mouche avec leur répertoire caliente de chanson française, toujours impeccablement tenu et langoureusement distillé, surtout quand il s’agit de se mettre en joie avec Les Nuls.

Second cadeau de taille de la journée, Myd et son groupe agitent le dancefloor avec leurs petites perles colorées de House music, rehaussées d’un soupçon de chanson parfaitement imparfaite, au milieu d’une scénographie à faire rougir les encravatés de Paris La Défense. C’est sur ce beau peak time que l’on prend notre train avant de retourner à la grisaille parisienne et ses bureaux, beaucoup moins chantants, eux. Alors on savoure nos derniers pas de danse.

Mettons les pieds dans le plat : Cabourg Mon Amour 2022, pari réussi ? Les organisateurs peuvent s’enorgueillir d’avoir réussi à affronter tous les éléments contraires ligués contre eux, que ce soit une météo capricieuse et une épineuse reprise post-Covid. La mission de défrichage de la scène indépendante et de fête à taille humaine reste elle, bel et bien intacte. Pour s’être essayé aux caprices du vent normand, la traversée d’un grain en 2022 ne peut qu’annoncer une édition 2023 spectaculaire.

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