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Qui es-tu Léonie Violain, la révélation du Nikon Film Festival ?

Qui es-tu Léonie Violain, la révélation du Nikon Film Festival ?

Marin Woisard

Diplômée de l’ESRA, Léonie Violain a été récompensée du Prix des Écoles au Nikon Film Festival pour son film « Je suis l’Apache ». Interview d’un talent en devenir.

Sa trajectoire est aussi éclatante que son cinéma. Lors de la cérémonie de remise de prix du Nikon Film Festival, la journaliste Guillemette Odicino la consacre comme une réalisatrice bourré de talents, et on aurait tort de la contredire. Des visuels pop, une esthétique vintage, et des personnages hauts en couleur : Léonie Violain a établi un univers immédiatement reconnaissable en trois courts métrages, qui ne cesse de s’enrichir au fil de scenarii audacieux. On en redemande.

En 2017, son regard tendre et subtil s’est posé sur la relation fusionnelle entre un jeune garçon et son animal dans « Chienne », un premier film évoquant l’impact de la brutalité humaine. C’est surtout avec « 5H moins 20 à la piscine », remarqué lors de l’édition 2018 du Nikon Film Festival, que la réalisatrice prend son envol. Du haut d’un plongeoir, une jeune fille au bras cassé et une adolescente vont se lier d’amitié, aucune des deux ne pouvant se baigner. En filigrane, la rencontre sincère entre deux protagonistes au caractère bien trempé.

Dans le jargon du métier, son dernier film « Je suis l’Apache » est celui de la consécration – pourtant sa carrière ne fait que débuter. Disons simplement qu’il est son métrage le plus abouti. Avec une narration clippesque influencée par Xavier Dolan et un goût pour les émotions délicates évoquant Wes Anderson, Léonie Violain affirme son style avec panache. On n’a pas fini d’entendre parler de la réalisatrice. Preuve en est, elle prend la parole dans notre interview.

Marin : Hello Léonie. Peux-tu nous raconter ton parcours ?

Léonie : Après un Bac L à Paris, j’ai étudié 3 ans à l’ESRA Paris. Parallèlement à mes études, j’ai monté avec cinq autres étudiants et amis l’association « FOAST », qui nous permet d’écrire et réaliser de nouveaux projets audiovisuels.

« Chienne » de Léonie Violain
M. En 2017, t’avais réalisé un premier court métrage racontant l’amitié entre un ado et son chien. Comment t’es venue l’envie d’écrire cette histoire ?

L. « Chienne » est mon tout premier court métrage. L’idée était de déconstruire une amitié entre un humain et un animal en filmant sa décrépitude, plutôt que de montrer sa naissance comme on la voit souvent.

Souvent les animaux deviennent les alliés de l’Homme quand leur part « d’humanité » ressort. Avec le combat de chiens, je voulais que l’Homme perde au contraire la sienne, et se retrouve face à sa propre bestialité et médiocrité.

Clique sur l’image pour voir le court métrage
M.Un an après, t’étais sélectionnée pour ton très joli « 5H moins 20 à la piscine » parmi les 50 finalistes du Nikon Film Festival. Comment as-tu développé ce projet ?

L. Avec l’équipe de « 5H moins 20 à la piscine », on a découvert le Nikon Film Festival quelques mois seulement avant notre participation. J’ai écrit l’histoire pour le Nikon et son thème de l’époque (ndlr : Je suis un cadeau), et le film a été fait rapidement dans une ambiance très familiale !

Je ne remercierais jamais assez toute l’équipe, nos figurants et amis… Et les interprètes des rôles principaux, Lola et Elise, qui ont porté un maillot de bain dans une piscine extérieure en décembre par -1°C !

Clique sur l’image pour voir le film
M. Ton esthétique s’est notamment affirmée dans ce film, entre sensibilité pop et format vintage. Quelles influences nourrissent ton travail ?

L. Mes influences sont très variées, j’aime mixer certaines caractéristiques d’époques très marquées avec des cultures différentes, ce qui permet de déconstruire des langages ou de brouiller la temporalité.

Par exemple, j’adore piocher des attributs très kitsch et connotés des slashers des années 70, pour les twister dans des environnements et des narrations opposés au genre initial. C’est une forme de modelage, de détournement, de jeux sur les clichés.

M. Il y a quinze jours, ton court métrage « Je suis l’apache » a été récompensé du Prix des Écoles du Nikon Film Festival. Tu nous en parles ?

L. Ça a été une super surprise. Comme on n’en était pas au premier projet avec l’équipe, c’est une jolie marque d’appréciation de notre travail.

M. Tes personnages font souvent face à la pression sociale et la solitude qu’on peut ressentir en tant qu’ado. Ce sont des thématiques qui te tiennent à cœur ?

L. Je pense questionner davantage l’identité, sur comment trouver sa place. Il y a des éléments dans « Je suis l’Apache » qui sont des allusions plus larges à ce sujet. Le prisme de l’adolescence est assez intéressant car il apporte une forme d’extinction de l’innocence, d’où je peux faire émerger une certaine précision de la pensée et du choix.

Pour l’instant, je pense que c’est un thème présent du fait de mon âge, et les thématiques qui me tiennent à cœur évolueront en fonction de mes expériences.

M. Comment s’annoncent tes futurs projets ?

L. Des tournages, et je continue d’écrire !

Merci beaucoup Léonie !

Pour découvrir l’ensemble de son travail, rendez-vous sur son site web.

 

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