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Interview : Arche, l’été indien qui venait de Lyon

Interview : Arche, l’été indien qui venait de Lyon

Marin Woisard

Après avoir dévoilé ses deux premiers singles My Only et Back to the Sun, le quatuor lyonnais installe définitivement son microclimat estival avec son EP Le A.

En 2014, Arthur, Josselin, Nicolas et Félix se rencontrent autour d’un premier groupe, Phylemon, référence directe à la BD du même nom parue chez Pilote. Dans le monde conçu par Fred (on ne parle pas de C’est Pas Sorcier), des îlots forment les mots « Océan Atlantique » au milieu des flots.

La bande a gardé ce doux mélange entre réalisme et absurde pour son nouveau projet, Arche, en intitulant son premier EP Le A. Ainsi est née l’histoire délicieusement fantasque d’un groupe au croisement des arts et des courants. Mais une question reste en suspens : est-ce que leur prochain EP s’appellera Le T (comme Atlantique) ou Le R (comme Arche) ?

Les châteaux de sable de Rock sur Saône

Les deux clips My Only et Back to the Sun ont assis les fondations du groupe : énergie psychédélique, compositions solaires et visuel décalé. Mais s’ils ont retenu notre attention avec leurs versions studio, c’est sur scène que les quatre lyonnais se sont révélés avec un show électrique – beaucoup plus rock que les singles ne semblaient l’annoncer.

C’est une bouffée d’oxygène dans une période plus propice à la dépression qu’aux châteaux de sable. On attend de pied ferme une release party rêvée sur une plage de la Saône, chauffage et enceintes à fond, pour recréer le microclimat lyonnais qui nous fait tant défaut en Île-de-France.

Marin : Salut tous les quatre. La légende raconte que votre passion commune pour la BD vous a réunis. Est-ce que je suis bien renseigné ?

Arche : Oui, une BD qui s’appelle Philémon. C’est l’histoire d’un jeune boy, un peu paumé (comme nous) qui navigue entre deux mondes. À savoir le monde réel et un monde complètement fantasque qui se forme sur les lettres de l’océan Atlantique. La finalité c’est qu’à la fin, on ne sait pas quel est monde le plus absurde. Bref, c’est quand même un délire bien perché qui nous a réunis de base et qui nous a permis de démarrer notre tout premier projet.

M. : Quelles influences bercent vos sonorités psychédéliques ?

A. : Il y en a vraiment énormément… Déjà pas mal de vieux groupes qui nous ont donné un côté très new wave à nos débuts : New Order, les Stranglers, Joy Division. Après on s’est assez rapidement écarté de ces esthétiques, bien qu’elles aient encore une grande influence. Aujourd’hui, il y a pas mal de groupes actuels qui sont une grande source d’influence comme Metronomy à leurs débuts, The Marías, Baywaves et aussi BRNS, un groupe belge extrêmement puissant.

M. : Une nouvelle page s’écrit avec votre premier EP Le A. Quelle en est la ligne directrice ?

A. : Principalement le rêve ! Le A est véritablement un EP qui est sorti de nos quatre caboches. On cherche à transmettre notre univers solaire, vaporeux et coloré. L’idée c’est de vendre un peu d’espoir et d’être un refuge face aux différentes choses qui nous entourent, montrer qu’il est encore possible de rêver dans le monde un peu froid et obscur où l’on vit.

M. : Parlons rêve, parlons concert. Quel serait votre concert rêvé ?

A. : L’Olympia, ce serait fou ! Mais plus sérieusement, ce serait déjà une énorme étape de se produire au Point Éphémère à Paris, dans des gros festivals ou jouer à l’étranger.

M. : Quel est votre secret pour une date réussie ?

A. : On a une arme secrète, c’est notre guitariste Félix. C’et probablement le seul mec qui arrive à se chauffer au bout de cinq secondes de concert. Et puis c’est un peu la mascotte du groupe, donc bon avec son charme et son charisme, avoir un concert réussi n’est pas très difficile pour nous.

M. : La dernière question est la signature chez Arty Magazine. Quelle est votre définition d’un artiste ?

A. : Une personne qui nage à contre-courant et qui se ne se soucie pas du regard des autres. Être artiste ne veut pas forcément dire célèbre, et on pense que c’est quelque chose qu’on ne comprend pas forcément dans notre société. On peut citer Arthur Rimbaud, qui est vraiment un mec qui nous inspire au quotidien. Il a quand même été le killer de la poésie française sans n’avoir été reconnu de son vivant. Et il a préféré arrêter en disant à Verlaine que le monde n’était pas assez bon pour avoir accès à son génie. Bref, encore une fois un artiste incompris…

Le A est disponible à l’écoute sur Spotify.

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