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Que vaut « 6 x Confiné.e.s », la nouvelle création décalée de Canal+ ?

Que vaut « 6 x Confiné.e.s », la nouvelle création décalée de Canal+ ?

Amélie Delamotte

À l’occasion de l’anniversaire du 1er confinement, on a regardé la nouvelle série made in Canal, 6 x confiné.e.s, disponible depuis le 15 mars. Pour rester dans le thème, on te dit ce que l’on en pense en 6 points clés.

Un contexte inédit…

Le premier confinement en France, c’était il y a déjà un an. De mars à mai 2020, le monde enfermé, les villes désertes et l’ambiance post-apocalyptique créaient un matériau propice à la fiction. Alors, c’est avec beaucoup d’impatience et d’appréhension que l’on attendait les premiers films et séries sur le sujet. Canal+ s’est lancé dans la course avec la sortie de sa nouvelle création décalée, un 6 x 20 minutes sur autant d’histoires qui se déroulent durant cet événement inédit.

… Et un concept qui l’est autant

Voici la prémisse que l’on peut trouver sur MyCanal : « Que se passe-t-­il à l’intérieur quand il ne se passe rien dehors ? Dans les appartements, dans les maisons, dans les têtes ? Qu’est-ce qui émerge lorsqu’on est coincé avec sa famille, en couple ou avec des inconnus sans échappatoire ? » L’idée de départ est plutôt séduisante, car après tout le premier confinement a été riche en rebondissements, et la période était totalement inédite. Petit plus, chaque épisode est signé par un créateur différent.

« J’ai lu le scénar, ça a l’air super ! » Vincent Cassel, juste avant le tournage

Une fiction en roue libre…

L’objet final est quelque peu différent de ce qu’on nous a vendu. Si les histoires se déroulent bien toutes pendant la période de mars à mai 2020, on ne sent pas toujours leur lien avec le confinement : parasites, gamers, traumas familiaux, braquage de bras cassés et jeux sexuels… Tous les sujets abordés – à l’exception du premier épisode, on y reviendra – auraient très bien pu se passer n’importe quand. Le confinement, ni même le virus, ne semblent être des facteurs majeurs de ces situations, mais plutôt des prétextes. 

… Et des performances inégales

Côté casting, on retrouve un florilège de noms connus tels que Vincent Cassel, Ludivine Sagnier, Alexis Manenti, Félix Moati, William Lebghil et bien d’autres encore. Là aussi, les choses sont plutôt inégales. Souvent dans la caricature, certaines interprétations alourdissent le récit plus qu’elles ne l’élèvent, tandis que d’autres réussissent à ajouter de la couleur et de la crédibilité aux rôles. Pour leur défense, les personnages ne sont pas toujours caractérisés en finesse, ce qui est loin d’être optimal pour un format aussi court.

« J’ai préféré tourner Yves, le film le plus drôle de 2019 » William Lebghil, suite au tournage

Scorpex, le coloc pas (du tout) idéal

Le premier épisode, Scorpex de son petit nom, est le plus cohérent avec le descriptif de la série. Un jeune couple, un DJ en devenir et une styliste cohabitent avec le proprio’ de l’appartement, Scorpex, un DJ plus si jeune que ça, mais de renommée internationale. Le « Qu’est-ce qui émerge quand on est coincé sans échappatoires avec des inconnus ? » de la prémisse prend alors tout son sens : les personnages sont forcés de vivre ensemble quand tout les oppose. Un très bon prétexte pour obtenir des rebondissements incongrus et cocasses, même si là encore, le traitement de l’épisode est loin d’être parfait.

Est-ce que tout est à jeter ?

Non, et heureusement d’ailleurs. Chaque épisode débute sur une situation simple, d’un quotidien que l’on a tous vécu, ou a minima déjà pu observer : prendre rendez-vous chez un dentiste, partir se réfugier à la campagne ou chez sa famille, être confiné en coloc à Paris… Une fois les bases posées, ces situations vont prendre les pires tournures possibles, à la façon de petits théâtres de la comédie humaine, jusqu’à flirter avec le grotesque par moments, mais divertissantes dans l’ensemble.

La bonne idée de départ présentait de solides atouts : un concept original, un casting franchement sympa, des décors qui ont de la gueule et un format sitcom réputé pour être efficace. Le produit final est cependant lunaire, inégal et pas toujours très cohérent avec la promesse de départ.

6X CONFINE.E.S
De Saïd Belktibia, Antoine de Bary, Pierre Maillard, So Me, Alice Moitié, Marina Rollman
Avec Vincent Cassel, Ludivine Sagnier, William Lebghil, Alexis Manenti, Gilbert Melki, Félix Moati
Disponible sur MyCanal

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