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Quels sont les 5 films à découvrir en salles pour la rentrée ?

Quels sont les 5 films à découvrir en salles pour la rentrée ?

Olivier Fade

Voici les 5 films « must-see » de la rentrée. Souviens-toi, cette période quelque peu ingrate qui vient te rappeler en douce que les vacances sont terminées. Si proches, à peine, mais déjà tellement loin. En attendant le top 5 de Noël.

Tenet, de Christopher Nolan
Pour suivre les conversations devant la machine à café

Voyage temporel ou jeu des perspectives visuelles invraisemblables, Tenet promet tout sauf de l’indifférence. Pari gagné : le film est labyrinthique, autant dans la forme – la mise en images de la théorie de l’inversion, comme expliquée avec pédagogie par Clémence Poésy – que dans le fond, enchevêtrement parfois confus d’explications passé-futur-présent-mais futur-quand-même-quoique-passé-aussi-un-peu.

Point casting : Christopher Nolan fait confiance à John David Washington, qui n’avait jusqu’ici que tenu le rôle-titre de BlackKklansman, entre autres apparitions mineures, pour porter à l’écran une histoire que le réalisateur a admis peaufiner depuis presque vingt ans. En bref, Tenet est un projet – peut-être plus qu’un « simple » film – d’envergure et démesuré dont ledit comédien principal a depuis avoué en interview qu’il n’en avait pas saisi toute la tene(t)ur. De quoi faire mousser un peu plus la hype autour du blockbuster auteuriste.

Tenet est actuellement en salles.

Effacer l’historique, de Benoît Delépine et Gustave Kervern
Pour les amateurs de comédies françaises qui font réfléchir

Le curriculum vitae du célèbre duo grolandais pourrait suffire à tuer dans l’œuf la moindre hésitation que tu pourrais avoir face à Effacer l’historique. Synopsis de cet opus: Une mère de famille victime d’une sex-tape, un père dont la fille est victime de harcèlement, et une chauffeur de VTC dont les notes ne parviennent pas à décoller prennent la décision de s’allier pour combattre les géants du web.

Cette réalisation ne dérogera pas à la règle jusqu’ici suivie : le film sera social, critique, incisif, piquant, toujours drôle. Blanche Gardin se fond parfaitement dans cet univers acide et à charge contre les GAFA, ces ténors oligarchiques qui dictent le moindre de nos mouvements depuis une dizaine d’années. Quel plaisir de voir Denis Podalydès et Corinne Masiero à ses côtés, autant que Vincent Lacoste qui pointe une nouvelle fois sa carte de membre après Saint-Amour en 2016. On espère évidemment voir toutes ces collaborations continuer.

Effacer l’Historique est actuellement en salles.

Dans un jardin qu’on dirait éternel, de Tatsushi Ōmori
Pour ceux qui regrettent la catharsis méditative du confinement

Dans un jardin… est une œuvre sensorielle. Le film appelle au ressenti et dépeint la décomposition, celle du mouvement, celle du temps, aussi. L’œuvre est bercée par l’eau, l’invitation à écouter la pluie, le grondement sourd d’une cascade, l’étincelle d’une goutte qui se noie dans un bol.

Aux plaisirs de l’oreille s’ajoutera celui de voir une dernière fois à l’écran Keiko Uchida, dite Kirin Kiki, immense comédienne japonaise qui aura ébloui le public des films de Hirokazu Kore-Eda, Naomi Kawase, et tant d’autres. Sa tendresse opiniâtre aura marqué ses incarnations de personnages souvent sages, doux et forts, déterminés aussi. Une carrière qui s’est étalée sur six décennies, jusqu’à ce dernier passage de témoin. « Merci de m’avoir supportée toutes ces années » annonce avec reconnaissance Takeda-sensei à la fin du film. Comme une prémonition.

Dans un jardin qu’on dirait éternel est actuellement en salles.

Ema, de Pablo Larraín
L’argument choc du petit film indé sud-américain qui en jette

La sortie d’Ema devrait offrir au moins une certitude : ceux qui l’auront vu se souviendront longtemps de Mariana Di Girólamo, actrice chilienne dont la performance avait été largement saluée lors de la projection du film à Venise en 2019. La comédienne est de chaque plan, de face, de profil, en regard, en sourire. Elle est magnétique, sensuelle, manipulatrice, vitale.

Au cœur d’une réalisation électrique et envoûtante, rythmée par des couleurs toujours plus vives, beaucoup de rouge, un bleu sexuel à souhait, le vert de l’échange sincère d’une chambre d’hôtel, elle brille de mille feux. Pablo Larraín entrecoupe le film de séquences de danse, dans un montage éclaté, vif et intense. Le travail sur le son, sourd et grondant parfois, magnifie les créations originales de Nicolas Jaar. Le film respire l’amour de la danse, de la liberté, de l’autre – sincère, brutal, puissant, parfois violent.

Ema est actuellement en salles.

Le diable, tout le temps, d’Antonio Campos
L’adaptation du bouquin multi-récompensé

Que font Tom Holland, Robert Pattinson, Mia Wasikowska, Jason Clarke, Sebastian Stan et Bill Skarsgård en Ohio ? Ils ne supportent pas l’équipe de basket locale a priori. Ils incarnent en images les personnages couchés par écrit par Donald Ray Pollock en 2011 dans le livre au titre homonyme et auréolé de récompenses (Grand Prix de Littérature policière en 2012).

À première vue, Antonio Campos, dont les précédentes réalisations faisaient les honneurs du festival de Sundance, ne fera pas honte à l’œuvre originale en signant un thriller habité. Tom Holland ne s’y est pas trompé : le film lui fera quitter ses traditionnels habits de gendre idéal pour camper un jeune orphelin détruit par la colère et empli de violence. De quoi rassasier les aficionados de thrillers orchestrant l’ire des laissés-pour-compte et autres marginaux des campagnes américaines.

Le diable, tout le temps est sur Netflix.

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