fbpx

Mathilde Fernandez mène la vie de château dans « Temple Sourire »

Marin Woisard

L’altesse goth-pop organise le tour du propriétaire de son Temple Sourire, extrait de son troisième EP Sensible.

Elle a levé les foules et fait vibrer les clubs pendant deux ans avec Ascendant Vierge, son duo avec le producteur Paul Seul. Aujourd’hui, la chanteuse lyrique laisse les ambiances nocturnes le temps d’une escapade en solo sous son seul nom : Mathilde Fernandez. Que dire de sa voix opératique qui nous donne envie de claquer notre PEL pour succomber à la vie de château, quand ses kicks d’outre-tombe nous intiment à passer une tenue noir jais pour se perdre en warehouse ? Sans choisir entre les deux, Mathilde érige patiemment son univers avec une nouvelle pierre à son édifice : Sensible, son troisième EP.

Titre-phare de son EP, Temple Sourire est garant de sa signature unique par la théâtralité qui se dégage de ses textes en français, et son timbre s’aventurant sur les hauteurs aigües du chant lyrique – appris aux côtés d’une chanteuse d’opéra. Surtout, le rythme y est nettement plus enlevé que sur ses précédents EP Live À Las Vegas en 2015 et Hyperstition en 2018. La touche finale, c’est ce grain de folie Kate-Bushien que l’on pourrait aussi attribuer en esprit au regretté Christophe, son grand ami pour lequel elle avait composé les ambiances ouatées de Fard, le titre qui succède à Temple Sourire sur son EP. Une seule certitude : Mathilde Fernandez est née pour briller – et artistocratiquement, s’il-vous-plaît.

Mathilde Fernandez délaisse un temps son esthétique goth-moyenâgeuse pour un apparat plus baroque © Luca de Taeye

Le royaume miniaturisé de Mathilde de Belgique

Derrière l’objectif, le réalisateur bruxellois Robin Knudsen marque les esprits avec le visuel de Temple Sourire. On avait déjà été frappé par l’esthétique goth-pop d’Oubliette en 2018, sa première collaboration avec la chanteuse résidant aussi dans la capitale belge, et c’est désormais tout un empire miniaturisé qui s’élève « au delà du ciel » – comme chanté dans le titre. Différents monuments y sont d’ailleurs reconnaissables : le palais de Westminster, l’Arc de Triomphe, le palais royal de Madrid… Avec un goût certain pour la pierre de taille et les belles œuvres.

À la fois expérience picturale et voyage psychédélique, le royaume de Mathilde Fernandez se parcourt d’émotions. Ce nouveau single nous en donne deux clefs maîtresses : son sourire aussi communicatif et inquiétant que celui du chat d’Alice au Pays des Merveilles et sa voix à conter du Lewis Carroll au coin du feu. C’est décidé, on craque notre PEL pour entrer dans le terrier.

© 2023 Arty Magazine. Tous droits réservés.

Retourner au sommet