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Kavinsky s’offre un retour cinématique digne de Sin City

Kavinsky s’offre un retour cinématique digne de Sin City

Marin Woisard

Sirènes de police dans la nuit noire, règlement de compte au sommet d’un building et créatures spongieuses échappées d’un comics de Frank Miller… Kavinsky ouvre le second chapitre de sa vie en remixant Sin City.

Le producteur émérite au teddy rouge n’avait pas donné signe de vie depuis sept ans, plus précisément depuis le 7 novembre 2014 et la sortie de son dernier single en date Sovereign. Pour remuer le couteau dans la plaie, cela fait aussi dix ans que l’artiste a été révélé pied au plancher grâce à la B.O. de Drive, où le ténébreux Nightcall iconisait les virées musclées de Ryan Gosling dans la nuit de Los Angeles. Voilà qui n’est pas pour nous rajeunir.

Tandis que son ami Guy-Manuel de Homem-Christo a remisé le casque des Daft Punk au placard, Vincent Belorgey alias le zombie Kavinsky a rechaussé les lunettes de soleil pour nuit noire avec Renegade. Pour ceux qui l’avaient oublié, si Vincent Belorgey a 46 ans dans la vie, Kavinsky est lui immortel. Avec son teaser de 2 minutes et 8 secondes, le producteur est toujours dans le coup et prouve qu’il a gardé un sacré punch de basses et un bon jeu de synthés.

À toi qui pensait faire face à un « one hit man », tu peux désormais respirer : oui, son premier album studio OutRun sorti le 22 février 2013 aura un petit frère, et plus vite même qu’on ne le pense.

Les références à la pop culture sont multiples, de Terminator à Sin City sans oublier Fight Club

Chapitre 2 de la mythologie Kavinsky

Kavinsky se réapproprie avec Renegade le référentiel des années 80 qui a fait sa marque de fabrique, avec une ligne de basse appuyée que l’on devine être un apport de Gaspard Augé (moitié de Justice), qui a collaboré sur le titre avec Victor Le Masne. Enregistré au mythique studio Motorbass, le single contrebalance ses ambiances sombres par un refrain plus pop de Cautious Clay, prodige américain du R&B qui apporte une certaine fraîcheur sur la topline.

Côté visuel, on retrouve Alexandre Courtès à la réalisation, reconnu pour ses faits d’arme avec Air, Phoenix, Cassius, U2 et Jamiroquai. À la production, l’artiste doit tout à l’équipe de Soixan7e Quin5e qui s’acoquine régulièrement avec Cartier, Isabel Marant, Lancôme ou encore Netflix pour la série Lupin. Enfin, pour terminer le tour de table, impossible de ne pas mentionner le directeur de la photographie Simon Chaudoir, déjà à l’œuvre sur l’image tirée à quatre épingles de Call of the Wild d’Agoria.

Cet alignement d’étoiles aboutit sur la renaissance du zombie le plus cool de l’électro : entre les yeux rouges de Terminator, les effluves citadines de Frank Miller, le nihilisme super-héroïque de Watchmen et le traitement cristallin des buildings emprunté à une célèbre scène de Fight Club, Kavinsky se construit sa propre mythologie. Rendez-vous en 2022 pour la sortie de son nouvel album Reborn.

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