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L’interview Jour et Nuit de Nina : « On ne peut pas tricher en concert »

L’interview Jour et Nuit de Nina : « On ne peut pas tricher en concert »

Manon Sage

Pendant le Festival des Bains, nous avons parlé avec Nina dont le premier EP, Adieu, est sorti il y quelques mois. Rencontrée dans les loges du premier étage avant puis après son passage sur scène, la jeune chanteuse a discuté avec nous de son rapport à la scène. 

Manon : Salut Nina ! On t’a découvert avec ton EP, Adieu, et son single éponyme qui ont beaucoup été soutenus par la presse spécialisée. Pour les autres lecteurs qui ne te connaîtraient pas encore, peux-tu te présenter ?

Nina : Je m’appelle Nina, je fais de la pop française avec pas mal de synthés. J’ai sorti mon premier EP Adieu en juin 2022 que j’avais composé à Paris et chez mon père aux Canaries pendant les restrictions sanitaires. Je sors un nouveau morceau en juin prochain.

M : Un album en perspective ?  

N : Je ne sais pas encore, mais je compose de nouveaux morceaux. J’en ai déjà quelques-uns de prêts. Je ne m’attache pas trop au format, tout va tellement vite ! Je préfère m’attacher à composer, tester la réception du public sur des titres et voir après. 

M : Dans une interview pour L’EssentiArt, tu confiais : « Je suis mal à l’aise en public, je me justifie souvent.” Cette pudeur a-t-elle sa place quand tu montes sur scène ?

N : Je ne sais pas trop, ça dépend des concerts. Elle peut se ressentir, mais ça va surtout dépendre des jours. Parfois j’ai plus de mal à appréhender ma timidité et la confrontation avec les gens, parfois ça se fait tout de suite. C’est comme un rendez-vous : certains se passent mieux que d’autres, mais je cherche juste à être moi-même. 

M : Et aujourd’hui, comment te sens-tu quelques minutes avant de monter sur scène ?

N : Super stressée, je le suis toujours. Cet état est assez désagréable, mais je rêve aussi de le retrouver à chaque fois. C’est très excitant, un peu comme un enfant qui attend ses copains à son anniversaire. Il y a un sentiment très puéril qui revient. 

M : La scène semble avoir une place déterminante dans ton projet. On a d’ailleurs vu le clip des Garçons avec des images de live. Pourquoi ce choix ? Que représente le live à tes yeux ?

N : Oui, j’adore le live, je trouve ça super important, on ne peut pas tricher. C’est très frontal, ça me plaît beaucoup, il n’y a pas deux fois le même concert. 

M : Tu te représentes donc le live comme un moment de vérité ? 

N : Oui, totalement, un moment de vérité, de rencontres, d’énergie, d’émotions qui m’appartiennent et qui vont vers les autres. C’est indescriptible. Le live est très égoïste, car il part de l’envie de chanter devant les gens, mais on créé finalement un vrai moment de partage et de générosité. C’est une intention personnelle qui devient collective, et qui appartient aux autres après.

Nina au Chantier des Francos © Dimworks
M : Début février, tu as assuré les premières parties d’Izïa sur trois dates. Qu’est-ce que ça t’a fait d’ouvrir pour elle ?

N : J’ai appris énormément de choses. Je n’avais jamais fait de grandes scènes ou joué plusieurs soirs d’affilée, donc j’ai pris en assurance, en aisance, en métier. On apprend sur le terrain donc c’est le mieux pour progresser. J’ai aussi gagné énormément de spectateurs, c’est génial d’avoir « une artiste qui nous prête son public » pour ouvrir les concerts. J’ai eu une chance immense. 

M : Qu’as-tu le plus appris scéniquement à ses côtés ?

N : Scéniquement, son show est hyper abouti, les lumières, sa présence, tout est fascinant. Je l’ai beaucoup observée, chaque soir, et j’ai retenu plein de choses. Elle a contribué à m’apporter des choses au niveau de la gestuelle, des interactions avec le public, de la sincérité qu’elle donne. Le public aime sa proximité, car c’est plus qu’une esthétique ou un genre musical, c’est juste de l’honnêteté. 

M : On t’a vu sur plusieurs scènes, aux Bars en Trans, ou encore au MaMA. Parmi tous tes souvenirs de scène, quel est celui qui garde une saveur particulière ?

N : Franchement, je pense que je dirais toutes les dates avec Izïa, sans pouvoir en citer une. Sinon, la Boule Noire en décembre 2021 pour les Inrocks Super Club, mon premier vrai concert, car je chantais ma propre musique devant des gens. J’en étais vraiment contente. J’ai aussi hâte du Chantier des Francos dans un mois. 

M : Il y a une différence avec les dates parisiennes ? Si oui, laquelle ?

N : Oui, je suis vraiment plus stressée à Paris. Je pense que c’est parce que j’habite ici, j’ai beaucoup de personnes que je connais qui peuvent venir me voir, il peut y avoir des professionnels, et bien sûr, je n’ai pas envie de les décevoir. J’ai plus de pression, mais j’essaye de ne pas m’attacher à ça, car ça dessert plus qu’autre chose. C’est important de passer outre et simplement se dire qu’on rencontre un public comme partout. 

M : Quelles sont tes dernières pensées avant de gravir les quelques marches qui mènent à la scène ?

N : Je n’en ai aucune, c’est un black-out total, juste une grande inspiration puis expiration. Ensuite, sur scène, je suis très lucide, je réfléchis énormément et je profite. 

M : Tu as prévu de nouveaux morceaux ce soir ?

N : Je vais jouer 10 morceaux : 5 de l’EP et 5 titres que je ne fais qu’en live. 

À peine le temps de souffler que nous retrouvons Nina dans les loges du Festival des Bains, de quoi avoir toutes ses réactions à chaud sur sa prestation et les retours du public.

M : Et maintenant, soulagée ou toujours dans l’adrénaline ?

N : Soulagée et transpirante (rires). Ça fait du bien que ça soit passé, c’était vraiment chouette. 

M : Comment as-tu trouvé l’ambiance ? 

N : Il y avait une super ambiance, nous sur scène, on était bien, on n’avait pas de stress, on était attentifs aux uns aux autres. C’était top ! 

M : Comment se sont passés les nouveaux morceaux ? 

N : J’ai trouvé les gens réceptifs sur ces morceaux, je les avais déjà joués sur quelques dates et ça fonctionne bien, mais je vois plus l’ensemble, je ne m’attarde pas précisément sur les titres qui viennent de l’EP ou non. 

M : Tu as quelque chose à dire au public des Bains ?

N : J’espère que ça leur a plu, et si ce n’est pas le cas qu’ils viennent me dire pourquoi (rires). J’aime savoir ce que les gens en ont pensé. 

M : Cette soirée, t’en ferais aussi un clip ?

N : Franchement oui, le lieu est mythique, ça aurait pu en faire un clip. 

M : À quoi penses-tu après un concert ?

N : J’ai un peu les pensées dispersées, je pense à rien du tout et je reprends mon souffle. 

M : À quel moment te fais-tu un feedback ? 

N : Le lendemain matin au petit déjeuner. Comme ça, après les concerts, je profite de la soirée avec les autres. Le lendemain, je ne suis pas très critique, je réfléchis plus aux prochains concerts, savoir ce qu’on garde, ce qu’il faut revoir ou changer…

Nina, déchaînée en première partie d’Izïa © Guillaume Gesret
M : Tu changes souvent des choses entre chaque concert ? 

N : Oui, très souvent, dans la mesure de possible car il faut plusieurs répétitions pour tenir un concert, des choses de fond subsistent… Mais on essaye globalement de changer. Ce soir par exemple, il y avait un nouveau morceau qu’on ne joue pas habituellement. On expérimente. 

M : Tu nous dis profiter de la soirée après les concerts alors, quoi de prévu ce soir ?

N : Je vais prendre une bière et aller voir les copains qui sont là, c’est l’avantage de jouer à Paris. On se réunit tous et on va aller voir les autres concerts et DJ sets de la soirée. 

Écouter Adieu de Nina sur Spotify.

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