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FKA Twigs et Headie One dénoncent les violences raciales avec « Don’t Judge Me »

FKA Twigs et Headie One dénoncent les violences raciales avec « Don’t Judge Me »

Marin Woisard

FKA Twigs s’empare de la question du racisme en Grande-Bretagne avec son nouveau titre Don’t Judge Me, sublimé par la réalisation d’Emmanuel Adjei.

Que veut dire subir les pressions raciales, aujourd’hui en Grande-Bretagne ? Voilà à quoi répond de manière métaphorique le premier single depuis 2019 de FKA Twigs, produit par Fred Again (The XX, Charli XCX, Brian Eno) et en featuring avec le prince de la drill Headie One.

Le titre est la suite du discret interlude Judge Me présent sur la mixtape GANG du rappeur de Tottenham, qui réunissait déjà l’année dernière les trois artistes sous le même étendard engagé. Surtout, il prépare le terrain pour la sortie du nouvel album de FKA Twigs, qu’elle avait annoncé en octobre dernier à la suite d’un confinement productif. On est en droit d’attendre un opus riche en collaborations, seulement deux ans après le stupéfiant Magdalene qui nous avait cloué le bec en novembre 2019 – on a l’impression que c’était encore hier.

Fons Americanus de Kara Walker est une œuvre en hommage aux victimes de la traite négrière, qui s’inspire du Victoria Memorial à Buckingham Palace. Elle est exposée à la Tate Modern de Londres jusqu’au 7 février.

Lutter contre la discrimination systémique

Réalisé par Emmanuel Adjei, collaborateur de Beyoncé pour Black Is King, le clip fait converger les luttes contre les violences racistes et policières par le rap de Headie One, aux côtés d’activistes de Black Lives Matter. De son côté, FKA Twigs incite au vivre-ensemble en prônant les valeurs de l’amour. Sur une production pop qui rappelle les élans d’Holy Train, la chanteuse se fait la porte-parole de la lutte continuelle face « aux oppressions structurelles, systémiques et culturelles souvent invisibles mais intrinsèques à l’expérience d’être Britannique et Noir·e. »

Si la mise en scène est métaphorique, elle n’en est pas moins parlante. Deux séquences se répondent. D’une part, FKA Twigs cherche à sortir d’une pièce d’une maison anglaise cossue où elle est enfermée, mais dès qu’elle se rapproche de la sortie, la chanteuse est invariablement ramenée à sa position initiale. L’image de cette lutte continuelle est renforcée par l’invisibilisation d’une menace qui ne dit pas son nom. Dans la seconde scène, la sculpture-fontaine Fons Americanus de Kara Walker attire immédiatement l’œil en trônant au centre de la Tate Modern.

L’œuvre satirique inspirée des codes de l’art classique victorien a été créée en hommage aux victimes de la traite négrière, un message renforcé par la présence d’activistes du mouvement Black Lives Matter à ses côtés. Deux manières de symboliser la lutte contre une oppression invisible.

Un procédé d’écriture inédit

Sans date pour le moment, le nouvel album de FKA Twigs a fait récemment l’actualité sur le podcast Grounded pour son procédé d’écriture inédit : « Durant le confinement, j’ai écrit un album exclusivement sur Internet. J’ai travaillé avec des personnes avec lesquelles je n’avais jamais travaillé auparavant. La majorité de ces gens, je ne les ai pas rencontrés dans la vraie vie, mais nous avons passé beaucoup de temps sur Facetime. C’est un vrai produit de 2020. »

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