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6 albums à écouter ce week-end : Gaël Faye, Ben Mazué, Gidge…

6 albums à écouter ce week-end : Gaël Faye, Ben Mazué, Gidge…

Rédaction

À la question tristement devenue banale : « Qui écoute encore des albums aujourd’hui ? ». Ton magazine préféré répond : les innombrables qui apprécient la poésie rappée de Gaël Faye, la chanson lumineuse de Ben Mazué, la techno contemplative de Gidge. Sans compter tous nos autres coups de cœur à écouter sans ne plus tarder.

Gaël Faye – Lundi Méchant (LP)
Le morceau préféré de Marin : « Lueurs » 

Invincible est Gaël Faye. Le grand poète du Petit Pays a les rimes qui filent, et le fil de sa chanson qui se nourrit de poésie. Son second recueil musical porte le nom de nos dangers, Lundi Méchant, à l’aube d’un nouveau monde qui fait craindre le pire. Chaque jour passe et la moindre lueur d’espoir est à saisir comme une fleur dans les ronces. Ses quatorze pétales portent le sceau de nos désillusions existentielles ; d’une banquise qui remplit un océan déjà plein d’âmes, d’armes qui mitraillent de vaines rages à travers les continents, d’innocents qui héritent une Terre haineuse de leurs aînés. « Vous finirez seuls et vaincus » clame Faye d’après des paroles écrites par l’ancienne Garde des Sceaux, Christiane Taubira. Tombera le monde, le poète aura tenté de lui redonner couleurs et parfum. Du souffle fragile de Kerozen et Respire à la clôture de Zanzibar et Kwibuka, le chaman franco-burundais condense nos contemporains de l’espoir à la mélancolie, et cultive l’échappatoire à nos aliénations.

Chroniqué par Marin

Ben Mazué – Paradis (LP)
Le morceau préféré d’Anoussa : « Semaine A / Semaine B« 

Ben Mazué possède un véritable talent. Il sait sublimer le quotidien et ses petits détails, comme peu savent le faire. Avec Paradis, son quatrième album, le jeune quarantenaire rend hommage à son quotidien partagé avec ses enfants, entre la semaine A et la semaine B, et aux tendres souvenirs qui restent lorsqu’une moitié de vie disparait. Au fil des 14 chansons, Ben Mazué nous confie sans détours ses émotions qui torpillent le cœur, les tempêtes affrontées et ses espoirs. La sensibilité bouleversante de ses textes est sublimée par les cuivres et les cordes parfaitement orchestrés. Cet album transpire la mélancolie enivrante, la tristesse heureuse mais aussi la résilience, la bienveillance et l’espoir de jours plus lumineux. Après la détresse et le chagrin des lendemains désenchantés, on sent inévitablement que la lumière et le Paradis ne sont plus très loin.

Chroniqué par Anoussa

Gidge –  New Light (LP)
Le morceau préféré d’Arthur : « Seems To Be Getting Closer »

Gidge s’harmonise aux plus beaux paysages. Le très discret duo de producteurs suédois, composé de Jonatan Nilsson et Ludvig Stolterman, révèle cette semaine son troisième album : New Light. Un projet de trois ans qui place une nouvelle fois la nature au centre de l’attention. Oscillant entre néo-classique et techno, l’univers féérique du groupe se dessine au travers de leurs samples ambiants. S’éloignant de leurs natales forêts suédoises qui avaient fait toute la richesse de leur premier album Autumn Bells en 2014, Gidge trouve cette fois-ci l’inspiration au cœur du Nord-Ouest Pacifique aux Etats-Unis. Riche de ces textures qui offrent au groupe un son unique et facilement indentifiable, chaque titre ouvre une porte vers un plus grand espace.

Chroniqué par Arthur

Ténéré – Be My Guest (LP)
Le morceau préféré de Marin : « And On » 

Membre de l’écurie Nowadays Records depuis 2017, Ténéré n’est pas sans évoquer un doux parfum de liberté pour les amateurs de Paris-Dakar. Car il s’agit évidemment de la moto mythique de Yamaha, petit bijou de technologie, qui rejoint l’ambition tout-terrain du producteur électronique français. Avec son premier album Be My Guest, l’artiste nous ravit par sa capacité à pénétrer l’air quelque soit l’embranchement : un gros beat rocailleux pour accueillir le flow incandescent de Moka Boka sur À qui l’honneur, un violon mouvant pour sublimer la voix Bushesque de Penelope Antena sur And On, des nappes feutrées pour apprivoiser le R&B sensuel de Sabrina Bellalouel sur Gone Away. Et à deux reprises, le producteur démontre sa versatilité avec Clara Sergent sur How I Feel et Living Waters, où deux atmosphères dialoguent et se complètent en deux pôles distincts. Ténéré pourrait poursuivre sa course jusqu’au bout du monde, on le suivrait sans mettre pied à terre.

Chroniqué par Marin

Tunng –  Tunng Presents… Dead Club (LP)
Le morceau préféré de Zoé: « Death Is the New Sex »

Deux ans après avoir dévoilé leur dernier opus Songs You Make At Night, Tunng présente Dead Club, un album aux couleurs contemplatives, intimes et festivesLe sextet londonien de folktronica explore le thème de la mort, non pas pour sa dimension macabre, mais par curiosité pour l’objet fondamental de l’existence. En collaboration avec Max Porter, auteur de La Douleur porte un costume de plumes (Grief is The Thing with Feathers), Tunng brise le tabou véhiculé par la mort pour se questionner quant aux traditions, rituels ou sentiments que cela engendre (Eating the Dead en référence au peuple Wari d’Amazonie brésilienne qui mange ses morts, par exemple). Parallèlement, une série de podcasts, produite par Becky Jacobs et Sam Genders (Tunng) accompagne l’album et couvre une conversation avec des philosophes, scientifiques et physiciens autour du sujet (Kathryn Mannix, Max Porter, Derren Brown, etc).

Chroniqué par Zoé

Berling Berlin –  2 (EP)
Le morceau préféré d’Amélie: « 47 »

Sobrement intitulé 2, le second EP du groupe franco-uruguayen Berling Berlin se dévoile entre joie et nostalgie. À mi-chemin entre l’indie-rock et le new-wave des années 80, ce quatuor nous enchante avec des morceaux écrits en anglais et en espagnol. Le morceau 47, d’une mélodie entraînante et langoureuse, sublimée par la voix charismatique de son chanteur Juan, nous laisse rêveur. Berling Berlin réinvente l’image du groupe de rock en offrant un univers musical pluriel et dans l’air du temps.

Chroniqué par Amélie

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