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Obsimo dévoile son album “Addiction”, drogue dure pour électro-addicts

Obsimo dévoile son album “Addiction”, drogue dure pour électro-addicts

Marin Woisard

Quelque part entre Thylacine et Rone, Obsimo nous séduit du beat obsédant de son LP « Addiction », une variation sur les dépendances de notre société. Un shoot électronique sans symptômes négatifs.

Avec pour seule narration une ligne de synthé lancinante et des basses charpentées, Obsimo déploie son histoire comme personne. Après les deux EPs Lucide (2016) et Obsidienne (2018), le producteur bordelais avance en libérant une énergie brute, à la fois électro, dance et techno. Ses tracks sont des chars d’assaut dopés à la kéta, anesthésiant nos aprioris sur l’électro d’une charge à la fois douce et violente. Car si son univers fait le constat résolument tragique d’une société en proie à différentes addictions, l’émotion n’est jamais loin lorsque perce l’espoir d’une envolée au clavier (Biceps) ou de voix d’enfants (Ivresse).

Évoquant autant Thylacine, Rone ou Danger – dont il a assuré les premières parties, Obsimo nous plonge dans la quête de reconnaissance d’un accro aux stéroïdes (Biceps), le quotidien d’une retraitée qui flambe ses économies dans des casinos (777), ou le sexe désincarné d’une jeunesse en perte de repères (Kama). Son regard est lucide, sans jugement, plein de spleen. Dans le clip d’Addiction, réalisé par Antoine Bal (A$AP Rocky, MadeinTYO…) et produit par SHLO Music et Carnibird, le visuel rend sensible son intention d’une danse en motion capture, le ballet digitalisé d’une vie de couple. De la première approche jusqu’aux derniers pas, cinquante ans condensés en 3 minutes.

Son esthétique est le fruit d’une collaboration avec l’artiste Polygon1993 qui réalise les différents artworks et qui a assuré la digitalisation du couple d’Addiction. Son imagerie flirte avec des références rétro-futuristes sorties des années 80 et 90, effaçant les repères temporels pour mieux nous confronter à la réalité d’une génération accro aux écrans. Un monde de pixels distordus qui se veut la continuité du voyage intense d’Obsimo, entrelaçant les voix d’outre-tombe et les glitchs chimériques dans un récit multi-disciplinaire. Et par le virtuel, le constat douloureux de ses tracks devient plus que jamais tangible.

En bon conteur d’histoire, Obsimo poursuit son épopée en concert avec le mapping vidéo de son pote et directeur artistique Cocobird, accompagnant la guitare et les contrôleurs du producteur. Après plus de 60 dates, une sélection aux Inouïs du Printemps de Bourges, Obsimo piquera au vif l’excitation du public bordelais lors de sa release party à l’IBOAT le mercredi 19 juin. S’il coule la barge de ses folles percées mélodiques, espérons qu’il s’amarre rapidement aux quais de Seine pour nous injecter une dose d’Addiction. À Paris, le manque commence à se faire ressentir.

Obsimo est sur Facebook et sur Instagram

 

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