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L’entretien (f)estival de Yuksek : « Je ne prépare jamais mes sets »

L’entretien (f)estival de Yuksek : « Je ne prépare jamais mes sets »

Anaïs Delatour

C’est en plein cœur de la Mayenne, à Laval, que nous avons rencontré l’artiste électro Yuksek. Pour notre première fois commune au festival des 3 Eléphants, nous avons parlé de son expérience des festivals, en tant qu’artiste et festivalier. Interview d’avant sieste.

Anaïs : Salut Yuksek, tu vas bien ?

Yuksek : Un peu fatigué…

A. : C’est ta première fois aux 3 Eléphants. Il évoque quoi ce festival pour toi ?

Y. : J’en avais déjà entendu parler de nom mais je t’avoue que je découvre un peu. C’est marrant parce que le festival marque un peu le début de ma tournée. Je sors un album dans deux semaines dont j’ai prévu pas mal de nouveautés pour ce soir.

A. : Tu te souviens de ton tout premier festival ?

Y. : Ouais carrément ! En fait, j’ai monté un festival il y a 21 ans dans ma ville natale de Reims qui s’appelait Elektricity. C’est le premier festival où j’ai joué sous le nom de Yuksek. C’est pratique, je me suis fait jouer tout seul ! C’est une bonne façon de commencer dans le métier !

A. : As-tu un souvenir marquant d’un festival ?

Y. : J’en ai plein ! Les débuts de Calvi on the Rock, c’était chouette. Je me souviens aussi d’une tournée en Australie pendant laquelle j’avais joué à Parklife, un festival énorme. J’ai toujours aimé Rock en Seine aussi. J’aime vraiment bien l’ambiance festival. Autant j’essaie de jouer le moins possible en club, ce qui peut paraître bizarre au regard de la musique que je fais, mais en festival j’adore ! Parce qu’en vrai, ça me soule de jouer hyper tard pour des gens foncedés.

A. : C’est moins le cas en festival ?

Y. : Pas forcément (rires) ! Mais ce ne sont pas tout à fait les mêmes substances. Après, j’aime bien l’ambiance festival aussi parce que le public est plus diversifié, plus ouvert. J’aime bien aussi jouer après des trucs qui n’ont pas forcément grand chose à voir avec ce que je fais. Et même moi, j’aime bien écouter un concert avant de jouer. Moi qui ne suis pas un ayatollah de la musique électronique ! Ah et en tant qu’artiste, c’est chouette de rencontrer d’autres artistes dans ce contexte. Les loges, c’est sympa aussi.

A. : Comment tu t’es préparé pour ce soir ?

Y. : Je ne me suis pas du tout préparé parce qu’hier soir je me suis couché très tard et j’ai beaucoup bu alors que je n’avais aucune raison de le faire donc je suis super éclaté ! Ma préparation pour ce soir va être de dormir au moins une heure avant de jouer.

Yuksek au festival des 3 Eléphants. Crédit photo : Guillaume Kerjean.
A. : C’est quoi ton secret pour faire danser les gens ?

Y. : J’essaie de comprendre au mieux les gens qui sont en face de moi. Les gens qui me suivent me disent souvent que je ne regarde pas les gens, que je suis peu communicatif et que je passe mon temps à être concentré sur mes platines mais ce n’est pas vrai ! Je suis hyper attentif à ce qui se passe, à la vibration du lieu, à celle des gens, ce qui est essentiel dans un travail de DJ il me semble. Certains DJ jouent le même set tous les soirs, ce n’est pas mon cas par exemple. Je l’adapte toujours.

A. : En fonction de quoi ?

Y. : De l’artiste avant moi, du monde présent… Je ne prépare jamais mes sets, je le décide au dernier moment. Tu vois, je ne sais pas encore quel va être mon premier morceau ce soir !

A. : En tant que festivalier, quelles sont les choses que t’emportes toujours ?

Y. : J’allais dire des mouchoirs mais je ne vois pas pourquoi en fait… Une gourde, c’est mieux ! Il est important de bien s’hydrater et de ne pas consommer trop de bouteilles en plastique.

A. : Ton outfit préféré ?

Y. : On est en France donc je pense qu’il faut quand même une sorte de manteau de pluie, même léger. On ne sait jamais… Le truc peut vite devenir cauchemardesque, du genre t’es trempé et tu mets 3 heures à rentrer chez toi. L’enfer !

A. : Ta bouffe préférée ?

Y. : N’imp’ ! On mange n’importe quoi en festival, c’est le principe.

A. : Qu’est-ce que tu bois en festival ?

Y. : Ben n’imp’ aussi (rires) ! Je suis plutôt alcool fort mais généralement, on ne boit pas trop ça en festival. Ou alors, tard dans les loges…

3 heure du mat’, sous l’arène du festival des 3 Eléphants. Crédit photo : Elodie Le Gall.
A. : T’as un rituel anti gueule de bois ?

Y. : Non non. Je suis à fond dans la gueule de bois, j’adore ça ! En vrai, je souffre comme tout le monde. Après, j’essaie quand même de boire de l’eau, c’est important.

A. : Y a-t-il un artiste que tu vas écouter ce soir ?

Y. : Guts. Je connais bien ce qu’il fait mais je suis toujours très heureux de l’entendre.

A. : C’est quoi ton prochain festival ?

Y. : Le festival de Cannes, j’y joue cette année.

A. : Et quel festival rêves-tu de faire en tant qu’artiste ?

Y. : J’aimerais bien jouer à We Love Green. Ce n’est pas spécialement un appel non plus mais il a l’air cool. J’aimerais même bien le faire en tant que festivalier d’ailleurs. Bon après, il paraît qu’il pleut un an sur deux. Il faut tomber la bonne année.

A. : Qu’est-ce que tu vas faire ce soir après le concert ?

Y. : Je vais aller me coucher direct !

A. : Donc tu ne vas pas faire la fête ce soir ?

Y. : Non ! Enfin après…

Le cinquième album de Yuksek Dance’O’Drome est sorti le 26 mai 2023.

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