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Qui est Neil Baselo, le grand mélancolique de la pop anglophone ?

Anaïs Delatour

Auteur, compositeur et interprète, Neil Baselo dévoile aujourd’hui un nouveau titre « Wasn’t That Fun » aux sonorités pop léchées comme il le fait si bien. Comme un avant-goût d’un EP à venir à la rentrée. Nous avons voulu comprendre l’univers d’un artiste qui se dévoile peu à peu. Rencontre autour d’un café.

Anaïs : Tu as longtemps composé pour les autres et fait de la musique pour toi-même. À quel moment tu t’es dis que t’allais en faire un projet professionnel ?

Neil Baselo : On a tous eu beaucoup de temps pendant le premier confinement et je me suis vraiment remis en question sur ce que je voulais faire dans la vie. J’ai toujours aimé la musique et en faire, même si je n’étais pas hyper assidu à ce moment-là. La musique était plus un kiff personnel. Je me suis dit pourquoi ne pas essayer d’écrire un peu. Je me suis aussi mis au piano et remis à la guitare. J’ai sorti une chanson tout seul que j’ai lancée sur toutes les plateformes de streaming et par effet de ricochet, j’ai rencontré le label Profil de Face et c’est devenu un peu plus professionnel. Mais ce n’était pas l’objectif initial.

A. : Par quoi as-tu commencé ? Le chant, la compo ou les instru ?

N.B. : J’ai toujours un peu chanté mais je n’ai jamais pris de cours. Enfin, seulement de la chorale au collège mais ce n’était vraiment pas mon truc ! Les chansons n’étaient pas dingues en fait ! Et je faisais un peu de guitare pour m’accompagner mais je n’étais pas à l’aise pour montrer que je savais chanter. À tel point que jusqu’à il y a encore 3 ans, je ne disais pas du tout que j’allais faire de la musique mon métier.

A. : Dans ta voix, je trouve que tu as quelque chose de James Morrison. C’est une référence musicale qui te parle ?

N.B. : Pas du tout !

A. : Quelles sont tes influences musicales alors ?

N.B. : En fait, mes influences ne correspondent pas vraiment à ce que je fais. Mon premier contact avec la musique, c’est Coldplay. Je connais par cœur leurs quatre premiers albums, je les écoute encore toutes les semaines ! Après, je suis influencé par des artistes comme Leonard Cohen et d’autres plus récents comme l’artiste canadien Daniel Caesar. Globalement, j’ai beaucoup d’influences dans la pop anglaise. J’adore Robbie Williams.

A man in white. Crédit photo : Louise Desnos.
A. : Tu parles énormément d’amour dans tes chansons, sous toutes ses formes. C’est un sentiment qui t’inspire, non ?

N. : Oui ! En réalité, je pense que les sujets les plus abordés dans les chansons sont les histoires d’amour, les séparations, les deuils sentimentaux, des trucs pas forcément très fun mais qu’on a besoin de raconter. Et personnellement, j’ai du mal à écrire des trucs joyeux. C’est très personnel mais je n’y arrive pas, je ne me force même plus. Eh oui, j’ai bien quelques séparations, des histoires dangereuses, d’autres un moins, que j’ai besoin d’extérioriser en chansons. J’essaie juste de ne pas utiliser les vrais prénoms.

A. : Toi qui parle d’amour, quelles sont tes chansons d’amour préférées ?

N. : Il y a une chanson absolument magnifique de Benjamin Biolay et de Jeanne Cherhal qui s’appelle « Brandt Rhapsodie ». Elle raconte leur histoire, de leur rencontre à leur divorce. Je n’écoute pas vraiment de chansons françaises mais celle-ci est incroyable. Après, je pourrais aussi citer une chanson de l’un des premiers albums de Billie Eilish qui s’appelle « I love You ». Terrible.

A. : Qui dit chansons d’amour, dit aussi langue française. Est-ce que tu prévois de chanter en français ?

N. : Écrire en français pour les autres ne me dérange pas, mais pas pour moi. Tout me vient plus facilement en anglais. C’est peut-être parce qu’il y a trop de mots dans la langue française et je me casse trop la tête avec ! Je ne suis évidemment pas fermé mais l’anglais me va mieux.

A. : Ton prochain EP sort à la rentrée. Comment le caractériserais-tu ?

N. : Je pense qu’il est assez cohérent avec ce que j’ai sorti avant.

Lost in levitation. Crédit photo : Louise Desnos.
A. : De quoi parle-t-il ?

N. : De ma vie de ces quatre dernières années. Il y a un peu de tout : ma situation familiale, qui a parfois été compliquée, mes histoires d’amour, mes désillusions…

A. : Ton univers est très travaillé jusqu’à la réalisation de tes clips dont on perçoit un aspect cinématographique certain, notamment dans Mystery. J’ai trouvé qu’il avait un petit côté Lost in Translation, tourné façon Love de Gaspar Noé. Le résultat est très sensuel et tout en latence. C’était voulu ?

N. : Oui. J’ai travaillé avec Thomas Kelly que je ne connaissais pas du tout initialement, qui a réalisé beaucoup de publicités, et qui fait maintenant des clips à l’esthétique très marquée. Je lui ai simplement envoyé la chanson et lui ai vraiment laissé le champ libre. C’est lui qui a proposé de tourner à Bangkok. Il connaît bien la ville et trouvait que cela correspondait bien à Mystery. Il a eu complètement raison mais surtout il a super bien compris la chanson.

A. : Tu aimes le cinéma ?

N. : Je suis un gros fan de cinéma, autant que de musique, voire un peu plus. J’écoute beaucoup de musique de compositeurs de films comme The Blaze, The XX, ou encore Air.

A. : Dans ce que j’ai pu lire sur toi, on te qualifie souvent d’artiste « pop mélancolique », ça te va ?

N. : Ouais de ouf ! Je dirais même « pop nostalgique » mais « mélancolique », c’est plus joli je crois. C’est moins triste.

A. : Toi qui a beaucoup voyagé, as-tu été influencé par la pop canadienne ou australienne par exemple ?

N. : Franchement, pas vraiment.

A. : Avec quel artiste aimerais-tu collaborer ?

N. : Si je peux faire un feat, ou même juste le rencontrer, Chris Martin, je prends !

A. : Quelle est ta définition d’un artiste ?

N. : C’est quelqu’un qui laisse quelque chose.

Wasn’t That Fun de Neil Baselo à écouter d’urgence.

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