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Avec la fin du collectif #MusicToo, quelle suite au combat des femmes dans la musique ?

Avec la fin du collectif #MusicToo, quelle suite au combat des femmes dans la musique ?

Marin Woisard

Lundi 18 octobre, le collectif #MusicToo France inspiré par la vague #MeToo dans le cinéma a annoncé sa dissolution à travers un communiqué sur Instagram.

Christine & The Queens, Flore Benguigui de L’Impératrice, Pomme, Camélia Jordana, Suzane… Ces femmes artistes ont pris la parole contre le harcèlement et les violences sexuelles dans l’industrie musicale, amenant d’autres femmes à parler à leur tour. Cette libération de la parole n’aurait peut-être jamais eu lieu sans le collectif #MusicToo, créé en juillet 2020 dans l’impulsion du mouvement #MeToo dans le cinéma.

Après un an et demi d’existence, le collectif a annoncé sa dissolution lundi 18 octobre. Ses membres appuient la dimension éphémère du projet à travers leur communiqué officiel, précisant qu’il leur était impossible de continuer leurs missions de « façon bénévole et sans accompagnement structurel. »

Pour autant, cette fin signifie le début d’une dynamique plus large et collective : « Il s’agissait de lancer le moteur, mettre un coup de pied dans la fourmilière. L’impunité est terminée. Il s’agit maintenant d’assumer la responsabilité individuelle et collective […] pour réformer nos organisations. » peut-on lire dans le communiqué, qui s’achève sur une note optimiste.

 

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302 témoignages recueillis, 150 articles écrits, 18 enquêtes

Il est l’heure du bilan pour #MusicToo. En chiffres, ce sont 302 témoignages recueillis, 150 articles écrits et 18 enquêtes réalisées en collaboration avec des médias partenaires comme Mediapart et Neon, ou encore StreetPress. En parallèle, l’initiative a largement été soutenue et relayée par des médias spécialisés et généralistes comme France TV Info, Le Monde ou encore Tsugi.

Dans le sillage de #MusicToo, le travail d’accompagnement de l’équipe bénévole a permis d’aboutir au dépôt de plaintes contre les rappeurs Moha La Squale et Retro X, ou le chanteur Spleen, ancien candidat de The Voice. Des noms d’agresseurs suspectés sont sortis : le musicien Gautier R. de Boy Racer, le patron du label Deaf Rock Records, le parolier Yohann Mallory, un membre de Salut C’est Cool ou encore Patrick Bruel. Du métal au rap en passant par la chanson française, aucun genre musical n’a été épargné.

Autre constatation : dans les postes à responsabilités, on ne trouve que 14% de femmes selon une étude réalisée par l’IRMA. Ce n’est pas plus glorieux du côté de la SACEM qui ne recense que 17% d’autrices, compositrices et éditrices. Or, c’est peut-être face à la disparition et l’invisibilisation systémique des femmes dans la musique que le travail sera le plus long et le plus fastidieux à mener. La naissance d’initiatives comme Band She promouvant la parité dans l’industrie musicale ou les déclinaisons locales de Music Too France renommées Balance Ta Scène dessine déjà la nouvelle carte des luttes post-MusicToo.

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