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[Arty Airlines] Embarquez pour la Normandie avec la pop caniculaire de Charlotte Fever

[Arty Airlines] Embarquez pour la Normandie avec la pop caniculaire de Charlotte Fever

Marin Woisard

© Illustration : Elea Delhoum / DA : Marie Woisard

Les tubes sucrés de Charlotte Fever nous donnent des envies de vacances depuis l’écoute de leur premier EP en novembre 2018. Le duo solaire nous emmène sur les plages de Normandie en pleine canicule pop.

Charlotte Fever a déboulé dans le game avec un morceau pour le moins évocateur : « Gang Naturiste ». Le clip réalisé par Kevin Blain et Cassandra Hettinger plante le décor de plages sans fin, de chorégraphies endiablées, et d’un déferlement de topless. Leur pop fantaisiste fait grimper la fièvre de paroles espiègles et d’instruments tropicaux, avec une bonne humeur communicatrice en fer de lance. Le microclimat normand subit de plein fouet le réchauffement climato-pop de Charlotte Fever.

Pour ceux qui en demanderaient encore, leur EP sorti le 30 novembre 2018 multiplie les hits brûlants. La moiteur des synthés d’Alex et la voix délicate de Cassandra nous entraînent dans leur jeu complice, où tout n’est que plaisir auditif. Mention spéciale au texte animal de « Prédateur », à la mélodie redoutable de « Voyeur », et l’efficacité indécente de « Tapage ». Il n’en fallait pas plus pour nous donner des envies de week-end prolongé en Normandie.

Marin : Hello Cassandra et Alex. Pouvez-vous nous raconter ce qui vous a amené en Normandie ?

Charlotte Fever : Étant parisiens d’adoption, la Normandie constitue le lieu le plus proche où nous pouvons profiter de la mer. Et comme on passe quand même la moitié de notre temps à composer des morceaux qui en parlent, on ressent régulièrement le besoin d’aller lui rendre visite pour s’y ressourcer !

Notre relation passionnelle avec la Normandie a commencé il y a plus d’un an, quand nous étions en quête d’un lieu pour le tournage du clip de « Bagatelles » . Ce morceau, qui est l’un de nos tout premiers, évoque une insomnie et a un côté nettement plus mélancolique que ce que nous étions déjà en train de composer pour le premier EP. Comme la Normandie recèle de paysages très hétérogènes et a une luminosité vraiment très particulière quand le temps est couvert, elle s’est imposée à nous comme le lieu idéal pour poser nos valises.

On ne voulait pas nécessairement être proches de la mer pour prendre le contre-pied des paroles, en souligner le manque, et le hasard nous a finalement guidés vers le petit village de Saint-Pierre-lès-Elbeuf, qui jouxte une forêt magnifique et… un grand parking à double étage sur lequel personne ne vient vous empêcher de faire des roues arrières sur un Caddie. Incroyable pour un parisien (rires).

Les escalators du supermarché semblent tous droit sortis d’un Wes Anderson, les maisons sont aussi cossues que les villas cachées aux alentours de Pigalle et la forêt s’étend sur des kilomètres avant de se jeter sur la Seine. Cela dit, la mer reste tout de même notre principale source d’inspiration au quotidien et le lieu qui nous transporte le plus se situe à une centaine de kilomètres plus à l’ouest…

Marin : Quel spot vous a particulièrement tapé dans l’œil ?

Charlotte Fever : Dans Charlotte Fever, on commence toujours nos compositions en définissant le décor du morceau. Tu ne seras donc pas surpris d’apprendre qu’on visualise principalement des grandes plages sur lesquelles on peut aisément projeter d’innombrables corps nus qui se prélassent sous la caresse du soleil. Avant de tourner « Gang Naturiste », c’était une image un peu mouvante mais désormais notre cœur est ancré à Lion-sur-Mer, où se situe l’endroit le plus incroyable qui nous ai jamais été donné de pénétrer : la Villa Louis.

On cherchait de l’insolite, de l’exubérant, et la Villa Louis nous a tout simplement subjugués. Comme te décrire un tel endroit ? Construite dans un style Art Nouveau, cette maison d’artiste a été un casino avant de devenir une maison de famille, puis une villa qu’on croirait conçue exclusivement pour y tourner un film. Jasmin, son propriétaire actuel et collectionneur invétéré, y a entreposé les (nombreuses) toiles peintes par les membres de sa famille puis s’est minutieusement appliqué à les dissimuler sous des montagnes d’objets chinés en brocante.

La Villa Louis à Lion-sur-mer dans le Calvados

Véritable caserne d’Alibaba, elle recèle 300 mètres carrés de collections d’objets improbables, allant de l’accumulation de salières à la ribambelle de chaises en osier accrochées au mur. On y trouve aussi de gigantesques koinoboris dans l’escalier, des ours en peluches de taille démesurée, une galerie de patchs Macon&Lesquoy, un piano désaccordé, pléthore de vélos vintage et de bike-polo mais aussi… tout le matériel nécessaire pour organiser des DJ sets incroyables sur la terrasse, qui donne directement sur la plage.

La rumeur dit qu’Anna Wanda Gogusey aurait elle aussi succombé au charme du lieu et travaillerait sur des illustrations de la maison. Bref, tu l’auras compris, dépaysement garanti et surprises dans tous les recoins de ce lieu absolument inclassable et hors du temps.

On verrait bien Charlotte Fever à Cabourg Mon Amour
Marin : Quel lieu vous nous conseillez pour des nuits blanches à la mode normande ?

Charlotte Fever : Quelle question, la plage évidemment ! Il faut savoir profiter des choses qu’on n’a pas tous les jours à portée de main. Cela dit, pas n’importe quelle plage : celle de Cabourg. Qu’est-ce qu’on aime plus que tout ? La plage. OK, à ce stade tu l’avais déjà compris. Les lieux à taille humaine, propices aux échanges et à des fêtes adaptées à notre degré de sociabilité. Mais aussi et surtout la musique. Et là encore, on est pointilleux.

Ce qui tourne en boucle dans nos oreilles aujourd’hui, c’est principalement la nouvelle scène francophone et ce sont également ces artistes qui constituent la vaste majorité de la programmation du Festival Cabourg Mon Amour. Outre le fait que la programmation semble toute droit sortie de nos propres playlists Spotify, ceux qui y sont déjà allés savent que cette plage est le théâtre de couchers de soleil dignes d’un Friedrich. Couplée aux rythmes endiablés qui s’échappent de la grande scène et agrémentée d’un dernier verre entre copains, la plage de Cabourg en juin est le lieu incontournable pour vos nuits blanches normandes.

Merci pour ce bel entretien Charlotte Fever. Retrouvez le duo sur Facebook et Instagram.

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